14 octobre 2013

Pourquoi J'ai Décidé De Quitter Mon Job

Tout est dit dans le titre, mais cela mérite une explication.
C'est une décision qui se réfléchit mûrement, on pense forcément aux conséquences, au futur. Mais que vais-je bien pouvoir faire de ma putin de vie...

Et bien, c'est simple. Voyons déjà les bons côtés : plus de "prises de tête" avec son boss, plus de boule au ventre le matin en se levant, plus de mauvaise humeur passée sur sa moitié à cause des "autres", terminé tout ce qui va suivre dans les paragraphes suivants...

Les "autres"? Non, pas les collègues de boulot, les clients comme on dit ici. Trois bonnes années de bons et loyaux services, oh oui, des tonnes de services rendus et ce, pour des clopinettes.
Jamais un remerciement, pas un copec de plus, mais par contre, dès qu'une petite erreur est faite, ah la la, ça y est, c'est la catastrophe nationale, le boss qui te regarde de travers quand il passe. Ouai, bah en attendant, t'as bien profité de moi troudbal.

Bref, je savais en rentrant dans la boîte que je ne resterai pas, tout simplement parce que c'était un boulot ennuyeux, et puis difficile aussi. Mais bon, faut bien bouffer et payer son loyer. Le plus dur, c'est de supporter les gens. Au début, quand on est de nature sociable et facile d'accès, c'est plaisant. Mais au bout du compte, à force de tomber sur des gens irrespectueux, pas sympas, qui croient que c'est la faute d'une pauvre conseillère en séjour s'il y a tant de misères dans ce bas-monde, ça devient relou. Ouais, c'est le mot. RELOU.

Entre les camés qui savent pas où dormir, les cas sociaux qui font semblant d'avoir des malaises pour être emmenés à l'hosto, les vieux connards qui défoncent les portes parce qu'il est 9h01 et qu'on n'est pas encore ouvert (on ouvre à 9h00...) Et puis, les questions à la cons aussi. Comment ça se passe quand on meurt? Vous voulez venir avec moi à tel endroit? Vous comprenez le français? Y a-t-il une plage dans l'arrière-pays? 
J'en passe et des meilleurs, je ne peux pas tout dire, ça serait beaucoup trop long. Mais je pourrais écrire quelques pages voir un livre entier sur certaines personnes qui sont venues ici, tous les jours, ou plusieurs fois par jour. Ceux qui nous racontent leur vie, ceux qui sont fous, ceux qui vous crachent dessus quand ils parlent, ceux qui puent, ceux qui te mâche à la figure, qui sont bourrés et qui te proposent des trucs dégueulasses, ceux qui sont jamais contents, ceux qui t'insultent parce que tu ne connais pas les bus qui traversent la Suisse/la Belgique ou la Thaïlande... etc...
Parce que c'est ça la vie dans un accueil, malheureusement, les personnes avec qui tu prends plaisir à discuter un peu sont vite effacées par les personnes négatives et pleine de haine envers la planète entière. Et quand on est sensible comme moi, malheureusement on se sent vite débordée, énervée et c'est très dur de garder le sourire. Malheureusement, les gens maintenant m'hérissent le poils, en particulier les touristes, et les questions idiotes, les accents etc., je ne supporte plus, j'en suis arrivée à détester l'été parce qu'il y a trop de monde, à me complaire en hiver et à éviter les évènements qui brassent du monde. Et j'en suis malheureuse, malheureuse de ne plus voir les bons côtés des gens. J'ai même du mal avec des personnes que je ne connais pas en soirée, entre potes. J'ai peur de gratter un peu et de trouver des choses qui ne vont pas me plaire. Pourquoi ? Bah parce que ça arrive. J'ai pas envie de m'entourer de gens qui ont des p'tits pois dans la cervelle et qui se la pètent, Les Chtis à Lille ou les Marseillais à Marseille c'est bon j'en ai soupé, j'en vois chaque été défiler des centaines.

En fait, je suis devenue une vraie sauvage, mais je me soigne. Même si j'ai toujours cette appréhension quand je rencontre des nouvelles têtes.

En gros, j'ai quitté mon job à cause de ça. Mais pas que. Je pars aussi parce que j'ai d'autres ambitions. Je ne me sens pas utile à distribuer des plans toutes la journée et à répéter toutes les 5 minutes la même chose "On est là, et le musée X c'est là. 10 minutes à pied, vous traversez la place et vous aller sur la gauche, c'est toujours tout droit." Blablabla...

Mais il y a encore une raison, bien sûr. J'ai tellement réfléchi avant de sauter le pas ! Un salaire pourri (SMIC-SMIC-SMIC) avec un bac +3..., mais des possibilités d'évolution selon la direction : avoir plus de responsabilités, mais pas un centime de +. Non, merci, j'ai déjà assez donné comme ça. Même s'ils nous disent que ce n'est pas leur faute si c'est la crise... Okay, mais en contrepartie, il nous annonce qu'il peut embaucher 16 personnes de plus. Hum, y a pas un problème là...?

Bref, j'ai décidé de quitter mon job, et de sauver mon cerveau.
 
 

1 commentaire:

  1. moi je suis une vraie sauvage aussi, qui se soigne!
    des bisou


    www.letiziabarcelona.com

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